Partager la publication "Natif 3D en simulation de piétons, kesako ?"
Un logiciel de simulation de piétons permet de simuler les déplacements de multiples piétons dans une architecture qui peut être complexe. Tous les logiciels actuels ont intégré la 3D, ne serait-ce que pour permettre de modéliser des bâtiments à plusieurs étages. Certains logiciels sont ce que l’on appelle « natifs 3D » en ce sens que la modélisation de la géométrie est faite dès le début dans un environnement 3D. D’autres logiciels sont dits multi-étages ou 2.5 D, car chaque étage est modélisé sur un plan séparé. Les étages sont ensuite reliés les uns aux autres des escaliers, escalators, ascenseurs etc.
L’immense majorité des bâtiments se présente sous forme d’un ensemble d’étages reliés par ce qu’il est convenu d’appeler des circulations verticales permettant le déplacement des piétons d’un étage à l’autre. Dès lors on peut se demander pourquoi utiliser un logiciel natif 3D quand un simple empilement d’étages suffit à décrire le cas qui nous intéresse.
Pour avoir beaucoup utilisé par le passé un simulateur de piétons 2.5D je dirais que l’inconvénient majeur de cette solution provient du fait que cette approche est un moyen pour l’éditeur de contourner la question de la 3D sans pour autant remettre en cause l’ensemble du développement initial du logiciel qui a été pensé en 2D. Les circulations verticales sont pensées comme un moyen de faire passer des piétons d’un étage à l’autre sans pour autant réellement proposer une géométrie et des mouvements en 3D. Les moyens de connecter les étages entre eux sont alors des objets prédéfini plus ou moins paramétrables mais dont il est toujours difficile de correctement contrôler la géométrie. Je ne suis par exemple jamais parvenu à modéliser de manière satisfaisante des escaliers hélicoïdaux de type Chambord avec mon ancien logiciel non natif 3D. On pourrait rétorquer que cela n’a pas une immense importance si l’on considère que plus de 95% de la surface d’un bâtiment est constituée par les étages. Mais j’ai pu constater que, souvent, c’est bien au niveau des seuils d’escaliers ou des portes d’ascenseurs que l’on constate les difficultés de circulation des piétons. Autant donc modéliser le plus exactement possible ces zones de connexion entre étages.
Un autre inconvénient que je vois aux logiciels non natif 3D est la discontinuité que provoque l’utilisation d’objets dits de circulation verticale dans l’espace de circulation des piétons. En natif 3D l’ensemble des endroits auxquels les piétons ont accès est disponible en un seul maillage de navigation (« navigation mesh »). Les determinations de trajectoire et les indicateurs de résultats sont calculés de manière bien plus efficace il me semble.
Dans l’image qui suit vous pouvez voir un escalier en double hélice de Chambord. Modélisé en natif 3D avec le logiciel Pathfinder cela ne pose pas de difficulté particulière, alors qu’il m’était impossible de rendre une telle particularité architecturale en 2D multi-étages.